Explications sur la méthodologie des essais cliniques contrôlés homéopathiques contre placebo et de leurs méta-analyses


à document «Evaluation scientifique concernant la Motion V-01»

La thérapeutique homéopathique peut se faire de façon individualisée ou non individualisée: l’homéopathie individualisée inclut un interrogatoire détaillé des patients sur leur type de symptômes, leurs autres plaintes, etc., afin de sélectionner à chaque fois un traitement homéopathique «individualisé» approprié. L’homéopathie non individualisée se fait selon d’autres critères et demande moins de temps.

Dans un essai clinique randomisé contrôlé homéopathie contre placebo, les patients sont assignés de façon aléatoire («random»: hasard en anglais) entre un groupe de traitement et un groupe de contrôle, selon une procédure spécifique. Dans le cadre de la répartition aléatoire, d’autres facteurs qui pourraient influer, en plus du traitement, sur le résultat de l’essai (par exemple durée et degré de gravité de la maladie à traiter) doivent être également répartis dans les deux groupes. - Le groupe de traitement reçoit un médicament homéopathique, le groupe de contrôle reçoit une substance placebo qui a une apparence, un goût, etc., aussi proches que possible du produit homéopathique. L’objectif du traitement placebo est que les deux groupes de patients ne sachent pas quel traitement ils reçoivent, afin que d’éventuels facteurs psychologiques pouvant influer sur le résultat de l’essai (par exemple l’attente d’une amélioration) soient également répartis dans les deux groupes, tout comme les autres composantes du traitement (par exemple interrogatoire du patient, examen clinique, informations et conseils). Pour cette raison, ce ne sont pas uniquement les patients mais autant que possible également les médecins, thérapeutes et autres personnes participant à la collecte de données qui doivent être «mis en aveugle» quant à l’appartenance des patients au groupe homéopathie ou au groupe placebo (essai en double aveugle).

Les résultats des essais cliniques peuvent être par exemple la mesure du nombre de patients dont l’état s’est amélioré ou l’ampleur de cette amélioration (selon des critères prédéterminés) dans les deux groupes. L’effet thérapeutique du produit homéopathique correspond à la différence entre les deux groupes, à savoir le résultat thérapeutique dans le groupe homéopathie moins le résultat dans le groupe placebo, conformément à des procédés de calcul déterminés tels que la soustraction, la division, etc. Le résultat comprend entre autres une mesure de la grandeur de la différence («taille d’effet») et une mesure de la significativité statistique. Une différence ou un effet thérapeutique sont jugés significatifs si la probabilité d’une différence statistiquement fortuite est inférieure à 5% (p<0.05). Il est possible d’utiliser des pourcentages plus faibles ou plus élevés. Dans le présent aperçu, ce sont les 5% habituels qui sont utilisés.

Dans le revues systématiques, les résultats de tous les études disponibles sur une problématique donnée (dans le cas présent «essais cliniques randomisés et contrôlés versus placebo de procédures thérapeutiques homéopathiques pour toute maladie chez l’être humain») sont compilés et évalués.

Les méta-analyses sont des revues systématique soù les résultats des études individuelles - grosses ou petites études, études dont les résultats sont statistiquement significatifs ou non significatifs - sont agrégés pour obtenir un effet thérapeutique moyen quantifié, avec là aussi la taille d’effet et la significativité.

Dans l’analyse primaire, le résultat global incluant tous les essais compris dans la méta-analyse est calculé et présenté.

Grâce à des analyses supplémentaires dite analyses de sensibilité, il est possible d’examiner si l’effet thérapeutique dans le sous-groupe des essais ayant une qualité méthodologique supérieure est plus important, ou équivalent, ou plus faible (voire éventuellement non significatif), que dans l’ensemble des essais. La qualité méthodologique est évaluée en fonction de divers indicateurs de qualité, par exemple relatifs à la répartition aléatoire des patients, aux procédures d’aveugle des patients et des médecins, à la gestion des données manquantes dues aux sorties d’étude de patients. Souvent, mais pas toujours, les essais de meilleures qualité méthodologique montrent des effets moindres. Ceci est volontiers interprété comme le signe que des essais moins bons sur le plan méthodologique conduisent à une surestimation des effets thérapeutiques. Il peut cependant y avoir d’autres causes aboutissant à une même configuration, par exemple de «moins bons essais», donnant de meilleurs résultats thérapeutiques du fait qu’ils impliquaient des homéopathes plus expérimentés, ou inversement. Par ailleurs, le fait que les essais analysés se limitent aux essais de meilleure qualité peut induire d’autres modifications qui modifient également le résultat des méta-analyses, par exemple une modification du spectre des indications [13]. De ce fait, les résultats d’essais de meilleure qualité méthodologique ne sont pas nécessairement «plus corrects» que les résultats d’essais qui remplissent moins de critères de qualité, et les résultats de l’analyse primaire devraient toujours être pris en compte.